Le nettoyage d’une coque de bateau à l’acide chlorhydrique peut paraitre la solution idéale. C’est un produit puissant et facilement disponible. Devant les traces tenaces, les dépôts calcaires ou les incrustations marines importantes, la tentation est forte. Mais parlons franchement, c’est un produit à proscrire pour votre bateau, même dilué ! Pourquoi ? Car les risques sont à la mesure de sa vigueur. L’acide chlorhydrique s’avère nuisible autant pour les matériaux que pour votre santé et l’environnement.
Le nettoyage d'une coque de bateau à l’acide chlorhydrique est risqué
Un grave danger pour votre santé
L’acide chlorhydrique (HCl) peut causer de sérieuses brûlures et ses vapeurs sont irritantes et toxiques. Sans EPI (équipements de protection individuelle) adaptés - gants, lunettes, masque respiratoire, vêtements de protection - le risque est maximal. Si vous n’êtes pas encore convaincu, prenez donc comme preuves ses effets sur les matériaux.
Un effet délétère sur les matériaux
L’acide chlorhydrique est un acide extrêmement corrosif. Il attaque la plupart des matériaux.
Commençons par le gelcoat, la couche extérieure des coques en polyester. Celui-ci forme une barrière de protection entre l’eau de mer et votre coque. Or, il n’est pas conçu pour résister à des acides forts. Pour les personnes tentées par l’effet spectaculaire de l’acide chlorhydrique, sachez qu’il facilite la réapparition des salissures et de l’encrassement. Mais il y a plus grave… Il creuse et ouvre les pores du gelcoat. Le résultat est l’aggravation du risque d’osmose (détérioration de la coque causée par la pénétration d’eau).
Et ce n’est pas tout, précisément car le gelcoat n’est qu’une couche. Derrière lui, se trouve la stratification en fibre de verre et résine polyester. C’est à ce matériau que tient la rigidité structurelle de votre coque. Si l’acide chlorhydrique pénètre par de petites fissures du gelcoat, il peut atteindre le stratifié. Et de nombreuses études scientifiques démontrent que ce type d’acide altère le composite. Par exemple, une publication du MDPI (Multidisciplinary Digital Publishing Institute) montre que l’exposition chimique modifie les propriétés mécaniques à long terme.
Quant aux métaux, ils sont pour la plupart vulnérables à cet acide :
- L’aluminium et l’acier (y compris l’acier doux).
- L’inox classique (types 304, 316).
- Le cuivre, le bronze, le laiton et autres alliages courants.
Cela peut se traduire par des piqures locales, une destruction de la structure ou une corrosion générale.
Enfin, l’acide chlorhydrique fragilise les joints, colles et peintures.
Un impact fort sur l’environnement
Utilisé à quai ou mal neutralisé, l’acide chlorhydrique pose de graves problèmes environnementaux :
- Il est sévèrement toxique pour les écosystèmes.
- Il modifie le PH de l’eau et perturbe ainsi le bon équilibre du milieu.
- Il peut libérer et dissoudre des résidus toxiques (notamment issus des antifoulings).
Acide chlorhydrique sur un bateau : une méthode dépassée
Afin de préserver l’environnement et de favoriser des pratiques sûres, les recommandations professionnelles sont :
- De réaliser des nettoyages doux et fréquents.
- D’utiliser des produits biodégradables, spécifiques au nautisme et agréés marine.
- D’éviter les acides forts et les méthodes agressives, comme le nettoyage d’une coque de bateau à l’acide chlorhydrique.
C’est dans cette logique que s’inscrit l’expertise de CosmétiBoat, spécialiste du nettoyage écologique de bateau. Nous démontrons depuis 10 ans qu’il est possible d’obtenir une embarcation propre sans acide agressif, sans pollution… et même sans eau ! Faire appel à un professionnel reste la solution la plus efficace. Cela garantit à la fois le résultat final et le respect du milieu marin. Mais pour ceux qui veulent à tout prix rester autonomes, nous avons réalisé ce guide complet sur le nettoyage de coque de bateau.
Article rédigé par Ludovic Feltesse